Résumé :
« Une étudiante
ramasse un livre égaré. A l'intérieur, une série de notes
révèlent un lecteur captivé. La jeune femme annote le livre à son
tour, puis le repose à l'endroit où le lecteur inconnu l'a laissé.
Ainsi commence un chassé-croisé qui va entraîner les deux
étudiants - Eric et Jennifer – dans une aventure inouïe.
L'auteur du roman est V.M
Straka, l'écrivain le plus énigmatique du XX ème siècle. Il a
fasciné des milliers de personnes avant de disparaître en 1946,
sans que nul n'ait jamais découvert son identité.
La clé de son mystère se
trouve t-elle dans son dernier ouvrage - Le bateau de Thésée –
que les deux étudiants passent au crible ? C'est l'histoire de
S., un homme qui a perdu la mémoire et se retrouve embarqué de
force sur un étrange bateau à l'équipage monstrueux, avec une
seule idée en tête : survivre pour trouver qui il est.
Eric et Jennifer sont prêts
à tous les sacrifices pour lever le voile sur cet écrivain de
génie. Ils ne sont pas les seuls... »
Je raconte ma vie :
J'ai repéré pour la
première fois ce bijou littéraire dans une petite librairie de ma
ville. Sa couverture noire pétrole m'avait tout de suite attirée et
ce S imposant rendait encore plus étrange ce livre scellé. Parce
que oui, lorsque je l'ai acheté, il était scellé et sous
blister ! L'un des exemplaires avait été ouvert au grand
public si bien que je n'ai pas pu m'empêcher d'y jeter un coup
d'oeil. C'est à ce moment là que j'en suis tombée amoureuse. Le
« Bateau de Thésée » a tout d'un vieux livre de
bibliothèque : sur la tranche, on peut trouver les références,
la couverture à cet aspect caractéristique des anciens livres et
les pages semblent jaunies par le temps. Lorsque je l'ai ouvert, j'ai
été fascinée. Il y avait toutes sortes d'annotations dans les
marges, et surtout, une dizaine d'artefacts plus intriguant les uns
que les autres : un plan de l'université dessiné sur une
serviette de table, des cartes postales et j'en passe. Je n'avais pas
encore lu le résumé mais je savais qu'il fallait que je me le
procure. Sauf que le prix de 23,70 euros m'avait un peu refroidie. Je
sais qu'il les vaut largement et même qu'il n'est pas si cher que ça
mais étant étudiante, ce mois-là, je devais choisir entre manger
ou l'acheter alors je l'ai reposé et suis partie. Et puis la semaine
dernière, je suis allée faire des courses et je suis retombée
dessus. Cas de conscience et après une bonne hésitation et l'appel
à une amie, je l'ai pris. =')
Mon avis :
Le début de ma lecture a
été un joyeux calvaire, je ne savais pas du tout où donner de la
tête ni par où commencer. Je suis allée sur Internet voir si les
gens préconisaient une méthode particulière afin de le lire plus
facilement. Selon eux, le plus simple était d'abord de lire le roman
en lui-même ; c'est-à-dire « Le Bateau de Thésée »
puis reprendre tout depuis le début et lire uniquement les
annotations d’Éric et Jen. Ou alors de faire la même démarche
mais chapitre par chapitre. Sauf que ces techniques ne m'ont pas
semblée judicieuses. J'avais l'impression que l'histoire perdait de
sa force, de son originalité alors j'ai décidé de tout lire d'un
seul coup, quitte à être un peu paumée. Finalement ça s'est avéré
très payant et après une dizaine de pages, j'avais choppé le truc.
Malgré tout, j'ai mis du temps pour le lire, tant parce que c'était
difficile que parce que je ne voulais pas qu'il soit terminé. J'en
suis ressortie secouée, bouleversée et un peu perdue.
Curieusement,
je me suis davantage sentie proche de S., cet homme amnésique,
prisonnier d'un bateau au milieu d'une mer inconnue que des deux
étudiants. Sa recherche d'identité, ses doutes, ses craintes ont
fait de lui quelqu'un de bien plus humain, de bien plus intéressant
et il m'a beaucoup touchée. Doug Dorst a réussi à me perdre en
même temps que lui et à me faire souffrir aussi dans sa recherche
constante de Sola, une jeune femme que je ne peux décrire que par
l'Amour.
Cependant, les deux
étudiants n'étaient pas en reste, j'ai réellement apprécié de
les découvrir entre les lignes de ce roman d'après guerre. Si
différents l'un de l'autre et par-là même complémentaires. (à
mes heures perdues je fais des rimes ^^) J'ai beaucoup ri et été
émue par tout ça si bien que j'en perds mes mots, navrée.
Je ne m'attendais pas du
tout à cette fin là.. en fait, je ne m'attendais à aucune fin.
Elle est loin d'être conventionnelle et finalement c'est ce qui la
rend parfaite. A mon sens, cela va de soi. J'ai déjà envie de le
relire et je suis certaine que ce sera une redécouverte. Si vous
n'avez pas peur de vivre une sacrée aventure, je vous le conseille
vivement.
" - Ce que tu
demandes, c'est qui tu étais, dit-elle doucement. Et pour que la
question ait un sens, il faut que ce soit une préoccupation
profonde. C'est le cas ?
S. hésite. Il sait qu'il
s'en préoccupait. Son sentiment est qu'il devrait s'en préoccuper.
Il a passé des années à supposer qu'il s'en préoccupait, sans
faire grand chose pour résoudre la question. Le mystère ne le
touche plus. Les faits de sa vie n'ont pas plus d'importance que les
documents depuis longtemps oubliés où ils sont inscrits à l'encre.
Et les souvenirs ? Le sentiment d'appartenir à une famille, les
impressions de son enfance, les épitaphes mineures et les
chagrins d'un adolescent pour qui le monde réel commence à se
réduire à un effort de concentration, alors qu'il passe des jours
et des jours à remplir de poudre des douilles en cuivre ? Il
n'est peut-être pas capable de posséder ces instants-là, mais ils
sont autour de lui, avec une présence lumineuse. Il voit les
étoiles ; il n'a plus besoin des constellations."
" Lui - ce prétendu
S. - n'a aucun contrôle sur ce qu'il est, l'endroit où il est et la
raison de sa présence à bord. Il a de nouveau l'impression de
dégringoler, de tomber dans le noir, avec rien à quoi se raccrocher
hormis l'efficacité cruelle de la force de gravité."